Le discours d’Éric Zemmour prononcé ce lundi 10 mars lors de la conférence organisée par le MCC (Mathias Corvinus Collegium) à Budapest (Hongrie) sur l’avenir de l’Europe après l’élection de Donald Trump.
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00:00J'ai l'impression que tout le monde comprend le français, ou alors il y a des traducteurs qui travaillent bien,
00:07donc je peux sans crainte m'exprimer dans ma langue maternelle, et c'est beaucoup mieux pour vous tous.
00:19Nos systèmes médiatiques occidentaux fonctionnent toujours sur le même mode.
00:27Ils désignent un ennemi, un diable, un Hitler, puisque c'est devenu quasiment un nom commun,
00:35et ils le vouent à la vindicte universelle, le chargeant de tous les péchés d'Israël.
00:42Si l'on remonte dans l'histoire, on peut dire que ce sont les services anglais de la propagande
00:48qui ont inventé cette méthode au fil des siècles et de leur lutte inexpiable contre la puissance continentale du moment.
00:55Charles Quint, Louis XIV, Napoléon, Guillaume II, furent les premiers cobayes, les premiers Hitlers avant Hitler.
01:05Depuis la seconde guerre mondiale, les Hitlers se sont banalisés, multipliés, mondialisés.
01:11Le russe Staline, l'égyptien Nasser, l'irakien Saddam Hussein, mais aussi l'américain Nixon,
01:18ou même le général de Gaulle, et tant d'autres que j'oublie, ont été vilipendés, diabolisés, couverts d'opprobre,
01:26traités de dictateurs, de menteurs, de fascistes.
01:31Depuis quelques années, la méthode s'est généralisée, accélérée.
01:37J'ai eu ainsi l'honneur d'être pris pour cible par les médias français durant la campagne présidentielle de 2022.
01:44Le président Orban est de même hitlérisé depuis des années par la propagande bruxelloise relayée par les médias européens.
01:52Le président Poutine fut de même transformé en Hitler tous les jours par les médias occidentaux depuis le 24 février 2022.
02:02Mais depuis le 21 janvier 2025, c'est le président Trump qui a pris le titre de champion de toute catégorie.
02:13Le nouvel Hitler, c'est lui. Le brutal, le fou, le dictateur, le fasciste, le nazi, bref, l'ennemi à abattre, c'est lui.
02:26Ce manichéisme vindicatif nous trompe et nous empêche de comprendre l'événement trumpien à sa juste valeur.
02:36Ce n'est pas ce qu'on dit, mais c'est encore plus déterminant qu'on le pressent.
02:42Mais si nous ne posons pas le bon diagnostic sur ce qu'est réellement la révolution, ou plutôt la contre-révolution trumpienne,
02:50nous ne pourrons pas trouver en Europe les bonnes réactions, les bonnes attitudes, le bon traitement pour notre continent.
02:58Alors avançons. Certes, Donald Trump n'a pas le raffinement gourmet de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, c'est incontestable.
03:10Et même la finesse d'analyse de Charles-Louis de Seconda, baron de la Vraide et de Montesquieu.
03:17Question d'époque, de pays, de milieu, d'origine.
03:22Mais cela en fait-il une espèce de barbare, la bave aux lèvres, le front bas et le gourdin à la main, tel qu'il nous est présenté ?
03:31Et même s'il y avait dans ce portrait de Trump en brut une part de vrai, n'est-ce pas la bonne réponse aux questions qui se posent à nous,
03:42la bonne personne, le bon profil, dans une situation inextricable et désespérée ?
03:49Sioran écrivait il y a longtemps « Toute civilisation exténuée attend son barbare ».
03:56Trump est attaqué de tous côtés. De la gauche, bien sûr, qui voit en lui un tyran fasciste.
04:02Mais aussi de la droite, des politiques et des intellectuels conservateurs qui voient en lui une brute vulgaire qui va tout casser.
04:10Trump ressuscite bien malgré lui l'antique querelle entre conservateurs et réactionnaires, entre Chateaubriand et Joseph Demestre.
04:19On connaît le mot définitif de Chesterton qui brocarde les conservateurs « La grande affaire des progressistes est de faire des erreurs, la grande affaire des conservateurs est d'empêcher de les corriger ».
04:34Les conservateurs ont besoin de temps et de paix. Nous n'avons ni l'un ni l'autre.
04:41L'invasion migratoire, la destruction de l'école, les folies wokistes ne laissent derrière elles qu'un champ de ruines. Que conserver après leur passage ? Rien.
04:54On ne peut pas conserver ce qui a été saccagé, on peut seulement restaurer.
05:00Pire encore, les institutions ont été prises d'assaut par les tenants de ce nihilisme d'Etat. Au nom de la défense des individus, de l'état de droit, du libéralisme, le « système » empêche toute évolution démocratique.
05:15Le peuple est majoritaire, mais il a tort. Le libéralisme est prêt à utiliser les méthodes qui ne le sont pas. Censure sous couvert de lutte contre les discours de haine, harcèlement judiciaire, annulation d'élections pour se défendre contre la volonté du peuple.
05:31Trump l'a lui-même expérimenté lors de son premier mandat avec le fameux État profond. Orban est persécuté par la Commission européenne, on annule des élections en Roumanie.
05:41Zuckerberg reconnaît lui-même qu'il a mis Facebook au service des idéaux démocrates. Je ne m'étendrai pas sur le harcèlement judiciaire que je subis depuis des années dans mon pays.
05:55« La République gouverne mal, mais elle se défend bien », disait un écrivain jadis célèbre, Anatole France, sous la Troisième République. Face à un tel déploiement de moyens et un tel cynisme, l'ancien commissaire Thierry Breton a avoué qu'il était prêt à annuler les élections en Allemagne si l'AFD gagnait.
06:17Et je me souviens que pendant la campagne présidentielle française de 2022, alors que je promettais un référendum sur l'immigration si j'étais élu, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, était sorti de son devoir de réserve pour annoncer qu'il interdirait l'organisation d'un référendum sur ce sujet car il le jugeait anti-constitutionnel.
06:37Je disais donc, face à un tel déploiement de moyens et un tel cynisme, les conservateurs et les libéraux sont démunis car ce sont leurs propres armes, le droit et l'individu, qu'on a retourné contre eux.
06:53Il faut donc des contre-révolutionnaires qui renversent la table pour restaurer l'Occident dans ses fondamentaux, arrêter la vague irrésistible du grand remplacement, expurger les délires woke des esprits, restaurer à l'école le mérite et l'excellence, réduire les taxes et les normes et rétablir le peuple contre le gouvernement des juges, les nations contre les technocrates mondialistes, nos identités enracinées dans le tréfonds judéo-chrétien et gréco-romain de l'Occident.
07:21Contre un universalisme défoyé, déraciné qui fait le lit de l'islamisation de notre continent.
07:31Une révolution donc ou une contre-révolution pour remettre l'église au milieu du village et l'Occident chez lui.
07:39Et pour faire une révolution, aurait dit Lénine, il faut des révolutionnaires.
07:43Des révolutionnaires sans état d'âme et aguerris qui refusent de céder au sentimentalisme frelaté et à l'humanisme de pacotille qui sont l'ultime arme du système médiatique pour déconsidérer et délégitimer aux yeux des foules sentimentales que sont devenues les opinions occidentales, ceux qui se lèvent pour arrêter la catastrophe et enrayer le déclin.
08:07La dernière séquence ukrainienne n'a pas fini de faire parler et illustre parfaitement, il me semble, le tableau que je viens de vous tracer.
08:15Le monde entier a regardé et berlué l'échange à la maison blanche entre Zelensky et Trump et le vice-président Pence.
08:23Beaucoup de bons esprits ont regretté que cette négociation si peu diplomatique fût menée devant les caméras de télévision.
08:31La bonne diplomatie doit être secrète, et en tout cas discrète, nous disent nos gardiens du temple, les mêmes sans doute qui nous donneront des leçons de démocratie et de transparence, mais passons.
08:45Moi, je vous avoue que cette grande télévision, comme a dit Trump avec humour, d'ailleurs je note au passage que le barbare troque parfois son gourdin pour un bon mot, ce qu'aurait sans doute beaucoup apprécié Talleyrand qui en était grand spécialiste, mais passons.
09:01Cette grande télévision, donc, m'a fait plutôt regretter de ne pas avoir eu la même chance d'assister aux querelles homériques et truculentes entre De Gaulle et Churchill, Staline et Churchill, ou même entre Napoléon et Lozard ou Napoléon et Méternique.
09:14Mais, allez, passons sur mes rêves d'enfant. On nous dit donc que Trump a été brutal, grossier, qu'il a abusé de sa force, qu'il a abandonné un allié en race campagne.
09:25Plus profondément, on nous dépeint Trump comme l'homme par qui les relations internationales sont en sauvager.
09:32Avec Trump, avant Trump, nous dit-on, le monde aurait été régi par le droit et la justice et le loup buvait l'eau de la rivière côte à côte avec l'agneau.
09:43Tandis que depuis l'avènement de Trump à la Maison-Blanche, l'univers est redevenu une jungle où tous les coups sont permis.
09:52Avant Trump, les grandes puissances n'abusaient pas de leur force et respectaient les petites nations, alors que depuis Trump, les grands sont violents et méchants et cruels avec plus faibles qu'eux.
10:05On se moque de nous.
10:09Avant Trump, les États-Unis protégeaient généreusement leurs alliés européens en partageant uniquement leurs valeurs démocratiques,
10:17tandis que Trump, fasciné par les dictateurs et par la force, les traite avec mépris et rudesse.
10:24Oui, on se moque de nous.
10:27On a oublié l'extraterritorialité du droit américain, les amendes exorbitantes aux grands groupes européens,
10:34les écoutes téléphoniques des leaders allemands ou français, les pressions pour acheter des avions américains,
10:39sans compter l'argent déversé par Soros et l'État américain pour alimenter les associations de défense des migrants ou de théories du genre.
10:48On a oublié, mais pas moi.
10:51On a oublié que les institutions fondées à l'issue de la Seconde Guerre mondiale l'ont été pour assurer la pérennité de l'hégémonie américaine.
11:00Aujourd'hui, Donald Trump estime, non sans raison d'ailleurs, qu'elles se sont retournées contre les intérêts américains.
11:07Il s'en débarrasse donc.
11:10On a surtout oublié que les américains ont toujours abandonné leurs alliés avec brutalité quand ce n'était plus leur intérêt.
11:20Les anglais et les français à Suez en 1956, le Shah d'Iran en 1979, Moubarak en 2011, et moi français.
11:29Je n'oublie pas la supplique que Paul Reynaud, président du Conseil français en mai 1940,
11:36alors que les chars de la Wehrmacht allemande cinglaient sur la France,
11:40écrivait au président Roosevelt pour le supplier d'aider la France,
11:46comme son prédécesseur, le président Wilson, avait promis à Clemenceau qu'il le ferait lors de la négociation du traité de Versailles en 1919.
11:57A côté de Paul Reynaud, ce jour-là, se tient un homme qui n'oubliera jamais cette humiliation française.
12:05Il s'appelle Charles de Gaulle.
12:07Il ne s'agit même pas pour moi de faire le procès de l'Amérique.
12:12Je veux seulement rappeler qu'une grande puissance se comporte toujours ainsi vis-à-vis d'un allié ou d'un adversaire plus faible.
12:22Et ce n'est pas le propre des américains.
12:24Les français et les anglais, les allemands et les russes se sont comportés de la même façon.
12:30Vous vous souvenez ici en Hongrie de la brutalité avec laquelle notre Clemenceau,
12:36du haut de la victoire chèrement acquise dans les tranchées de la guerre de 1914,
12:42vous a arraché les deux tiers de votre territoire.
12:45C'était brutal, c'était injuste, mais la France était à l'époque le vainqueur de la guerre et la Hongrie était dans le camp des perdants.
12:53C'est la loi des hommes depuis toujours.
12:56Napoléon disait « Il n'y a qu'une façon de conduire les hommes, c'est d'être fort.
13:02Car il n'y a dans la force ni illusion ni erreur, c'est le vrai mis à nu. »
13:08Une phrase d'Emmanuel Macron m'a frappé alors qu'il venait rencontrer à Washington le président Trump.
13:15Il a dit « Je ne veux pas vivre dans un monde où c'est la loi du plus fort qui l'emporte. »
13:20Dans ce cas-là, notre cher président Macron devrait s'exiler sur la planète Mars.
13:26Elon Musk se fera un plaisir sans doute de lui réserver une place.
13:32Il ne s'agit pas de faire l'éloge de la force pour la force,
13:37mais de bien savoir comment le monde tourne pour s'y comporter avec réalisme et mieux protéger nos peuples.
13:45Notre grand blesse Pascal disait « Parce qu'on n'a pas pu faire que le juste soit fort,
13:52on a fait que le fort soit juste, afin que la paix soit qui est le bien commun. »
13:58Et quelques siècles plus tard, un autre de nos grands écrivains, Maurice Barrès, approfondissait cette maxime.
14:05« Dans l'ordre des faits, disait-il, ce que nous appelons le droit et la justice n'existe pas.
14:11Tout au long de l'histoire, il y a la force qui se développe sans autre règle qu'elle-même.
14:16À l'usage, on entend par actions justes et glorieuses celles qui agissent dans le sens de la plus grande force du moment
14:22et qui par conséquent réussissent. Les actions injustes sont celles qui agissent dans le sens opposé. »
14:30L'Europe a cru échapper à cette loi d'Erin.
14:35Le grand lecteur de Pascal qui est le philosophe Pierre Manant a résumé l'autre jour dans le Figaro
14:40l'illusion dans laquelle ont vécu les Européens depuis 1945 et surtout depuis 1990
14:46après la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'URSS.
14:49Il a écrit « La construction européenne a cru vivre selon la justice en oubliant la force. »
14:57Voilà pourquoi je considère que l'avènement du président Trump est une chance pour l'Europe.
15:03D'abord en décillant les yeux des Européens sur le sens de la protection américaine.
15:09Il pousse leurs dirigeants à comprendre qu'on ne se défend bien que par soi-même.
15:15Le général de Gaulle le disait « La défense ne peut être que nationale. »
15:19Et ça tombe bien, nous sommes revenus en vérité aux questions qu'on se posait déjà en 1962.
15:27A cette époque-là, cette année-là, le général de Gaulle offrait au chancelier allemand Adenauer
15:33l'amitié de la France et sa protection, celle de son armée et surtout de sa puissance atomique en devenir.
15:40Le vieux chancelier francophile accepta la main tendue.
15:44Mais les parlementaires allemands manipulés en sous-main par Jean Monnet, le père de l'Europe,
15:49et les services américains et britanniques adoptèrent un préambule à ce traité franco-allemand
15:55pour rappeler la prééminence de l'OTAN et de la protection américaine sur l'alliance avec la France.
16:01Soixante ans plus tard, près de soixante-dix ans plus tard, tout le monde est gaulliste.
16:07Rigolait il y a peu un ministre hollandais.
16:10Les Allemands sont-ils vraiment prêts eux aussi à donner raison au visionnaire chef de l'État français ?
16:16Qu'on ne nous parle pas de défense européenne, utopie européiste en dehors de ce schéma.
16:22L'Europe, je le répète, ne se défendra qu'à partir de ses armées nationales.
16:27Les Allemands et les Européens sont-ils prêts à acheter des Rafales au lieu des F-35 ?
16:34Sont-ils prêts à faire des chars et des drones avec les Français ?
16:38L'industrie allemande peut d'ailleurs trouver là l'occasion inespérée de se relancer.
16:42Les dirigeants allemands saisiront-ils cette chance historique ?
16:48Par ailleurs, on peut espérer que l'action de Trump en Ukraine amènera vite la paix dans cette région.
16:55Je dis depuis le début de ce conflit qu'il n'a pas lieu d'être.
17:01Qu'on pouvait comprendre et qu'on peut comprendre le rêve national de l'Ukraine.
17:05Mais qu'on ne peut pas ignorer que dans l'histoire russe, tous les envahisseurs sont passés depuis des siècles par l'Ukraine.
17:14Charles XII, Napoléon, Hitler.
17:17Un statut de neutralité à la Finlandaise ou à l'Autrichienne n'est pas infamant.
17:23Et il n'a jamais été transgressé par les Russes, même lorsqu'ils étaient dirigés par le tyran communiste Joseph Staline.
17:31La fin de la guerre à l'Est, inéluctable en dépit des manœuvres stupides de retardement des dirigeants européens,
17:37va enfin, je l'espère, et le réclame depuis des années, ramener les Européens, et en particulier les Français,
17:43vers la vraie menace existentielle qui est en train de faire disparaître les peuples européens
17:49sous une vague migratoire inédite dans l'histoire du continent par sa quantité et sa rapidité.
17:55Je ne le répéterai jamais assez.
17:58Le grand remplacement de notre civilisation judéo-chrétienne par la civilisation arabo-musulmane
18:03est le danger mortel qui nous menace, nous, Européens, bien davantage que les chars russes et les drones de Poutine.
18:11Qu'on me comprenne bien, je ne suis ni poutinien, ni trompien, ni anti-Poutine, ni anti-Trump, ni pro, ni anti-Zelensky.
18:21Je suis pro-français. Je suis atterré par le déclassement français.
18:27Ce déclassement touche tous les secteurs, industriels, économiques, financiers, sécuritaires, intellectuels.
18:34Notre dette a dépassé les 3000 milliards d'euros.
18:37Notre déficit budgétaire est de 160 milliards d'euros.
18:40Nos déficits annuels de la balance commerciale flirtent avec les 100 milliards d'euros.
18:45Notre territoire est colonisé par des populations étrangères qui refusent de s'assimiler à nos mœurs.
18:50Des bandes de trafiquants de drogue, armées et violentes, servent de milices à ces quartiers où règnent l'alliance de la Kalachnikov et du Coran.
18:58Et même les vendeurs à la sauvette africains, au pied de la Tour Eiffel, chassent les policiers à coups de pierre.
19:05Notre justice est pleine de mensuétudes pour les voyous maghrébins et africains, et impitoyable pour les policiers qui tentent de nous défendre contre eux.
19:14Des pays comme l'Algérie, mais aussi le Mali, refusent de reprendre leurs clandestins et nous insultent quand nous insistons.
19:21La vérité dans cette affaire ukrainienne est que nous n'avons pas la main.
19:25Pour faire une guerre de haute intensité, comme on dit aujourd'hui, il faut dépenser des centaines de milliards d'euros que nous n'avons pas.
19:33Emmanuel Macron, dans ces conditions, fait ce qu'il fait de mieux, il fait semblant, il surjoue le rôle de la France.
19:40Mais le général de Gaulle, avant de déployer dans le monde la parole de la France, a d'abord redressé notre pays, ses finances, son économie, son industrie, son armée.
19:50C'est à cette tâche que nous devons nous atteler, c'est cela notre guerre, et pas un hypothétique affrontement avec la Russie.
19:58Poutine s'est moqué de Macron en le comparant à Napoléon qui avait mal fini sa campagne de Russie.
20:06Mais c'était encore un éloge, car à l'époque de Napoléon, la France était la puissance hégémonique en Europe continentale.
20:13Il faut d'abord le redevenir, et nous en sommes fort loin.
20:17Il y a urgence, urgence à agir vite et de manière radicale.
20:22C'est en cela que la victoire de Trump aux Etats-Unis est un ultime espoir pour la France et tous les peuples européens.
20:28Ce fut une victoire nette, sans concession, à ce qu'on appelle en France la dédiabolisation.
20:34Trump ne s'est jamais soumis à l'idéologie des médias et à annoncer ce qu'il ferait sans se dissimuler.
20:41Dans la longue histoire de l'Occident, depuis le Moyen-Âge, à chaque fois qu'un phénomène politique, idéologique, mais aussi artistique ou économique émerge en Occident,
20:52il se répand aussitôt comme une traînée de poudre partout ailleurs.
20:57C'est même sans doute la meilleure preuve que nous appartenons à la même civilisation.
21:02On pourrait évoquer l'invention de l'état-nation en France et en Angleterre, ou le style gothique des cathédrales en France, ou la lettre de change bancaire en Italie.
21:12Les Hongrois connaissent d'ailleurs parfaitement ce phénomène, puisqu'à partir du moment où ils se sont convertis au christianisme,
21:17leur peuple est entré dans la famille des peuples européens et a vécu au même rythme que les autres.
21:22Plus récemment, on a vu le mouvement de protestation des années 60, né à Berkeley en Californie, toucher toutes les jeunesses occidentales.
21:32Ou, à la fin des années 70, le Thatcherisme s'imposer dans tous les pays d'Europe, y compris par-delà le rideau de fer, dès que celui-ci s'effondre.
21:42Il faut reconnaître, même si cela froisse ma susceptibilité de français, que tous les grands mouvements révolutionnaires depuis le XVIIIe siècle sont partis des pays anglo-saxons.
21:53Angleterre, et surtout, Etats-Unis.
21:56C'est pourquoi la victoire de Trump me réjouit.
22:00Non par servilité à son égard, ou pour surfer sur la vague comme j'entends beaucoup en France, ce serait minable et bête.
22:08Mais je vois les choses telles qu'elles sont.
22:11La victoire de Trump en Amérique, cela signifie que la lutte est enfin engagée contre le totalitarisme woke, contre les stupidités de la théorie du genre,
22:22contre les crimes du délire transgenre, pour le retour de la méritocratie dans les écoles, les universités et les entreprises.
22:31Cela signifie aussi que la lutte est engagée contre une immigration qui est enfin regardée pour ce qu'elle est, une invasion et une contre-colonisation.
22:40C'est enfin le combat engagé contre la bureaucratie à Washington qu'on peut et doit mener à Bruxelles,
22:47contre une oligarchie technocratique et judiciaire qui confisque le pouvoir et qui, au nom de la démocratie,
22:53la dénature, lui impose la tyrannie des minorités, qu'elles soient ethniques ou sexuelles.
22:59L'état de droit ne doit plus servir de paravent au pouvoir abusif d'une oligarchie technocratique et judiciaire
23:07qui, dans le but au départ louable de protéger l'individu et ses libertés, a fini par saper tout pouvoir à l'état
23:14et l'a rendu impuissant à protéger cet individu contre les prédateurs violents qui pillent et saccagent nos contrées.
23:22Il y a longtemps que la Hongrie a sonné l'alarme. Votre histoire a fait de vous un laboratoire de tous les maux qui nous accablent.
23:33Vous avez été à la fois soumis au totalitarisme communiste, à la tyrannie islamique et à l'absurdité de l'homme sans qualité viennois.
23:42Depuis des années, vous nous avertissez enfin. Désormais, votre message sera relayé, amplifié, décuplé à Washington
23:53et bientôt, je l'espère, à Bruxelles et à Paris. Je vous remercie.
24:04M. Zemmour, merci beaucoup pour ce cours magistral pétri d'histoire.
24:10Je crois que quelque chose que l'Union européenne n'a pas fait pendant 70 ans d'indolence, c'était justement regarder en arrière.
24:17J'en ai un petit peu marre d'écouter des leaders qui ont un niveau d'histoire d'école primaire. Ce n'est absolument pas vrai.
