Ils en ont marre de servir de « punching-ball ». Devant le ministère de la Santé et ailleurs en France, une poignée de soignants se sont mobilisés mercredi 12 mars pour alerter sur la hausse des violences à leur encontre et pour réclamer un durcissement des sanctions à l’égard de leurs agresseurs.
Ces derniers mois, l’émotion soulevée par le passage à tabac de Mohamed Oulmekki, un généraliste exerçant à Drancy (Seine-Saint-Denis) et la condamnation de son agresseur jugée trop clémente par des représentants de médecins ont relancé le débat sur ce sujet qui inquiète la profession.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a suivi cette mobilisation dans la capitale, devant le ministère de la Santé, où des soignants ont été reçus en milieu de journée. À notre micro, médecins et infirmières témoignent d’une augmentation de la tension ces dernières années, ainsi que de l’urgence à protéger davantage la profession.
Ces derniers mois, l’émotion soulevée par le passage à tabac de Mohamed Oulmekki, un généraliste exerçant à Drancy (Seine-Saint-Denis) et la condamnation de son agresseur jugée trop clémente par des représentants de médecins ont relancé le débat sur ce sujet qui inquiète la profession.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a suivi cette mobilisation dans la capitale, devant le ministère de la Santé, où des soignants ont été reçus en milieu de journée. À notre micro, médecins et infirmières témoignent d’une augmentation de la tension ces dernières années, ainsi que de l’urgence à protéger davantage la profession.
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00:00Médecin est-il en train de devenir un métier dangereux ?
00:03Des soignants sont reçus aujourd'hui au ministère de la Santé
00:06pour alerter sur la hausse des violences à leur encontre.
00:08En 2023, les incidents déclarés par les professionnels de santé
00:12ont augmenté de 27% selon l'Observatoire de la sécurité des médecins.
00:16La profession a l'impression de servir de défouloir pour les patients.
00:20J'ai subi des agressions verbales
00:22et c'est toujours assez traumatisant.
00:25Je me suis entendu dire « je vais te casser la gueule ».
00:27Ma secrétaire, qui refuse de donner des rendez-vous rapides
00:30parce qu'elle ne peut pas le faire,
00:31se fait traiter de salope environ toutes les semaines.
00:33Voilà, du quotidien, du banal.
00:36On a banalisé la violence.
00:37Cette violence, elle est plus acceptable.
00:41On ne peut pas soigner dans de bonnes conditions
00:43quand on se sent nous-mêmes en danger.
00:44Ces derniers mois, plusieurs cas de médecins agressés ont choqué la France.
00:48Il y a eu par exemple le cas du docteur Mohamed Oulmeki,
00:51agressé dans son cabinet de Drancy
00:53pour une simple histoire de remboursement de soins.
00:55Il est présent aujourd'hui, il se remet à peine de cette agression.
00:58Il y a toujours des séquelles psychologiques suite à mon agression.
01:02Je suis toujours sous antidépresseur
01:04et je n'ai pas encore la capacité de reprendre le travail de façon comme avant.
01:10Les gens sont devenus agressifs, je ne sais pas.
01:13Je ne m'explique pas cette agressivité dans tous les domaines.
01:16Je ne sais pas, les gens deviennent fous.
01:20Ça ne peut plus durer, sinon il n'y aura plus de médecins dans ce pays.
01:26Est-ce que vous trouvez qu'il y a plus de tensions qu'avant ?
01:28Il y a plus de tensions qu'avant, je trouve.
01:31Il y a cette façon de considérer maintenant la médecine
01:36comme quelque chose, comme un bien de consommation.
01:39Je veux un arrêt de travail, je veux tel médicament,
01:42je veux telle prise de sang.
01:44Non, ça ne marche pas comme ça.
01:46On est là pour soigner et dans le soin,
01:48ça veut dire aussi décider ce qui est le bien pour les gens.
01:53Les gens patientent plus longtemps, il y a des retards de prise en charge.
01:57Nous, nos horaires, on a beau faire du 7h à 21h, plus ce n'est pas possible.
02:02Donc les gens sont obligés d'attendre.
02:04Ça entraîne une grande frustration chez nos patients,
02:07une grande frustration chez nous.
02:09Et de là découle la violence.
02:24Les agresseurs sont très peu punis.
02:26Exemple de celui qui a agressé notre collègue du 93.
02:30Trois semaines de travail d'intérêt, de travaux d'intérêt généraux.
02:33C'est risible, quoi.
02:34Il faut que les lois évoluent, il faut qu'elles changent.
02:37Il faut sanctuariser notre profession et la profession de soignant en général.
02:42Il faut que les lois évoluent, il faut qu'elles changent.
02:45Il faut sanctuariser notre profession et la profession de soignant en général.
02:49Il ne peut plus continuer de servir de punching ball ou de défouloir.
