
AUTOMOBILE - On ne va pas le plaindre, mais le chiffre est gargantuesque. Depuis le début de l’année 2025, le patrimoine d’Elon Musk a perdu environ 150 milliards de dollars, soit près de 140 milliards d’euros. L’homme est toujours le plus riche du monde (loin devant Jeff Bezos), avec 330 milliards de dollars à son nom, mais la descente continue. L’explication est toute simple, et a beaucoup à voir avec le tempérament du milliardaire.
La fonte du patrimoine d’Elon Musk a en effet une seule cause directe : la chute, continue depuis décembre, de la marque Tesla en bourse. Ce lundi 10 mars, l’action chutait encore de plus de 8 % à la Bourse de New York. Musk en possède 12,8 % des parts, et la célèbre marque de voitures électriques compte pour 60 % du total de son patrimoine. Rien d’anormal alors, si Tesla chute en bourse d’un tiers de sa valeur en deux mois, à ce que le portefeuille du milliardaire se dégonfle d’autant… Mais il peut largement s’en prendre à lui-même.
Si la firme américaine dévisse, c’est d’abord pour ses ventes en baisse, en particulier en Europe. Comme l’indique le site Quartz, sur un an, le nombre de véhicules vendus a chuté de près de 50 % en Norvège, 76 % en Allemagne, mais aussi plus de 70 % en Australie… Et même 11 % en Californie, la région qui a vu naître, et se développer, la marque.
Trollée par les autres marques
À l’assaut d’un Tesla jusqu’ici numéro un de l’électrique, les marques chinoises bien sûr (LG et surtout le géant BYD), mais aussi le rattrapage technologique des marques « traditionnelles », de BMW au groupe Stellantis en passant par les firmes américaines. Face à cette concurrence, Tesla aligne des modèles vieillissants, comme le modèle Y de 2020 tout juste remplacé, mais il n’y a pas que cela. L’appétit pour les voitures Tesla, toute catégorie confondue, s’est essoufflé.
Difficile de ne pas lier ce retour de flamme à la personnalité de son patron et ses choix politiques. Aux États-Unis, les concessions Tesla sont devenues le lieu privilégié des manifestants anti-Trump. De l’autre côté de l’Atlantique, en plus du vandalisme, plusieurs actions militantes ont pris pour cible les usines ou les garages ces dernières semaines.
La « Tesla shame » (honte d’acheter une Tesla en français), si elle reste difficilement mesurable dans la baisse des ventes, est indéniable lors de chaque prise du pouls des consommateurs, qui vont alors plus facilement regarder ailleurs.
Dernier symbole en date pour la marque devenue pour le moins sulfureuse, la campagne de publicité de Kia en Norvège. Dans plusieurs pages de la presse papier, le constructeur sud-coréen a attaqué directement Elon Musk, et à travers lui la marque Tesla.

Sur son compte Instagram, Kia avait même publié le visuel ci-dessus, une voiture de sa fabrique portant un autocollant « J’ai acheté cette voiture après qu’Elon est devenu fou ». Un clin d’œil, supprimé après quelques heures, à tous les possesseurs de Tesla qui ont acheté l’autocollant « J’ai acheté ma Tesla avant qu’Elon devienne fou »… Et un bon indicateur du repoussoir qu’est devenu le milliardaire américain.
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