
MUSIQUE - Il n’était sans doute pas le musicien le plus célèbre de sa génération. Pourtant, le vibraphoniste Roy Ayers, décédé mardi 4 mars, comme l’annonce sa famille ce mercredi 5 mars, aura inspiré les plus grands de la nouvelle génération musicale américaine.
Principalement connu pour son tube Everybody Loves The Sunshine, sorti en 1976, l’artiste californien s’est éteint à l’âge de 84 ans. « C’est avec une grande tristesse que la famille du légendaire vibraphoniste, compositeur et producteur Roy Ayers annonce son décès (...) à New York après une longue maladie », indique ses proches à Variety. Ils ont d’ailleurs souhaité rendre hommage à un artiste « très influent et recherché en tant que collaborateur musical ».
C’est le moins que l’on puisse dire. Car au-delà d’une carrière faste avec Herbie Mann, en solo ou avec son groupe Roy Ayers Ubiquity, qui lui aura notamment permis de tisser des liens entre plusieurs genres musicaux (jazz, la soul et le funk), Roy Ayers a inspiré plus d’un artiste moderne.
Autant pionnier de la néosoul que du jazz fusion, son œuvre a été reprise maintes et maintes fois. Faisant de lui l’un des artistes les plus samplés au cours des dernières décennies. Jugez plutôt : Dr Dre, Notorious B.I.G, Kendrick Lamar, Kanye West, 2Pac, Mos Def, Action Bronson, Common, Snoop Doog, A Tribe Called Quest ou TLC pour ne citer que des artistes et groupes de la scène rap et hip-hop américaine. Mais ses crédits musicaux ne s’arrêtent pas là. Comme on peut le voir sur le site de référence Who Sampled, qui archive les samples utilisés dans la musique, les morceaux de Roy Ayers ont été samplés au moins 964 fois. Et au moins 210 fois, rien que pour son plus grand tube, Everybody Loves the Sunshine.
Un pont entre les générations musicales
Parmi les plus notables, difficile de passer à côté de My Life de Mary J. Blige, reprise de Everybody Loves the Sunshine. Ou celle de Dr Dre sur sa chanson éponyme. Artiste majeur de sa génération, Kendrick Lamar s’était quant à lui servi des sonorités solaires du vibraphone de Hummin’ in the Sun pour son tube Celebration en 2009.
Un statut qu’était d’ailleurs loin de renier Roy Ayers. Comme le note à juste titre franceinfo, son compte en banque était ainsi réapprovisionné régulièrement grâce aux « droits non négligeables » qu’il touchait. Sans oublier le rayonnement artistique dont il continuait de bénéficier en voyant son répertoire musical remis au goût du jour par des artistes de la nouvelle génération.
Un échange de bon procédé qui s’est d’ailleurs matérialisé par des collaborations artistiques à l’image de ce lien avec la nouvelle scène américaine. Comme en 2015, où il apparaissait en featuring sur le morceau Find your Wings de Taylor The Creator.
Malade ces dernières années, il avait d’ailleurs été contraint d’annuler sa tournée d’adieu en 2023 après avoir contracté le Covid-19. Avant cela, il continuait de monter sur scène malgré son statut d’octogénaire. « Il a vécu 84 belles années et il nous manquera énormément », note d’ailleurs sa famille dans son message d’adieu.
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