
MUSIQUE - « Industry plant » ou pas ? Depuis l’explosion de son tube échec et mat en plein été 2024, Miki est au cœur des questionnements. Des critiques l’accusent régulièrement d’être un pur produit de l’industrie du disque. Dans le cadre de la sortie de son premier EP Graou le 7 mars dernier, la chanteuse a répondu à ses détracteurs ce mercredi 12 mars.
« C’était dur et injuste », confie-t-elle à nos confrères du Parisien. « C’étaient mes premiers sons et on me jugeait déjà sans me connaître », ajoute-t-elle. L’artiste, qui précise en avoir « chié pendant deux ans pour créer ces chansons », pense qu’une partie des accusations est due à la misogynie. « Si j’avais été un garçon, je n’aurais jamais été traitée comme ça », affirme celle qui s’est mise « en mode battante » pour y faire face.
En juillet dernier, le clip de son premier tube, échec et mat, fait très vite parler de lui. Filmée « à l’arrache » avec ses cousines devant un Buffalo Grill, la chanteuse y déroule une succession de phrases courtes sur son vécu de « meuf kétaminée, pâteuse, pétasse » avant de laisser place à un refrain entêtant. Le compte X spécialisé Raplume avait contribué à la viralité de la vidéo, vue à ce jour plus de 10,6 millions de vues sur le réseau social.
« On a reçu 0€ pour partager Miki, on maintient », assurait dans la foulée et toujours sur X le média rap. Ce dernier était accusé d’avoir été financé pour relayer l’artiste, précédemment inconnue et dont le genre musical – l’hyperpop – s’éloignait du contenu habituellement posté. « Ça peut être sévèrement puni, on ne prendrait pas le risque de mentir frontalement », répondait-il à un internaute invoquant la loi loi n° 2023-451, qui encadre les partenariats commerciaux.
Un changement de direction artistique
À la base de ces accusations, la surexposition présumée de Miki dans de nombreux blogs spécialisés sur la musique ou encore dans le magazine Les Inrockuptibles. L’artiste est également programmée dans de nombreux festivals cet été, en plus d’une tournée solo qui connaîtra son point d’orgue à l’Olympia le 30 octobre prochain. Une couverture plutôt inattendue pour une jeune artiste, ainsi accusée d’être un produit monté de toutes pièces par l’industrie musicale, ce qui s’appelle dans le jardon une « industry plant ».
Pourtant, la chanteuse n’en est pas à son coup d’essai dans la musique. « Miki n’est pas “sortie de nulle part” », affirme le média de curation La Pépite qui a consacré un portrait à la chanteuse suite à ces critiques l’été dernier. « La chanteuse est active depuis 2021 environ, a participé à quelques scènes et avait déjà sorti une poignée de titres sur les plateformes, mais les a tous supprimés récemment pour se recentrer sur sa nouvelle direction artistique », explique-t-il.
La Pépite avait déjà partagé sa musique sur X en juin 2023. « Un vendredi rempli de sorties, mais c’est surtout le retour de notre coup de cœur Miki qui nous offre un mini EP trois titres intitulé “4X” », publiait ainsi le média.
Une polémique d’autant plus « injuste » estime la Franco-coréenne, qui cultive un intérêt pour la musique depuis l’âge de six ans. « J’ai fait deux années de violon et dix ans de piano classique, jusqu’à ce que je me fasse virer du conservatoire », détaille au Parisien celle qui faisait des battles de rap au lycée et qui a commencé à composer pour de « vrai » dès 2016. En attendant de s’émanciper totalement de ces critiques, Miki a sorti vendredi dernier son premier EP, un premier pas avant l’album sur lequel elle travaille déjà.
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